La pilule à Boubou

Cela va faire quatre ans mais Boubou-la-Pilule, maire de C’est-si-bon et ex-président de la Communauté de Communes d’alors, n’a toujours ni compris, ni digéré la sienne, de pilule. Celle qu’il a prise à l’insu de son plein gré pour l’élection au poste de président, qu’il briguait à nouveau et ne pouvait que remporter. Au point, d’ailleurs, qu’il avait à peine daigné exposer aux autres conseillers le projet de son nouveau mandat.

Patatras ! Au beau milieu de l’été, coup de chaud dans la salle et méchant refroidissement pour Boubou, battu à plate couture par Tampon Gex, son propre vice-président.

Tout ça, pour les Gessiens et même pour Wikipedia, c’est de l’histoire ancienne mais, à en croire certains de ses proches, il se demande encore qui, parmi ses « amis », a bien pu le trahir de la sorte. Tous ou presque lui avaient promis leur voix. Il en a manqué beaucoup.

Boubou-la-Pilule, apothicaire de son état, se repasse le film en ressassant les moindres détails. Qui, qui, qui ? Le vote étant secret, ceux qui savent sont les premiers visés et ne le lui diront pas, évidemment. Tout ça le perturbe, l’obsède et lui fait souffrir mille morts. Il n’en dort plus. Vite, un remède !

Au temps où ses chevilles enflaient, des bas de contention auraient suffi mais aujourd’hui, il va devoir fouiller dans les tiroirs de son officine. Antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques ? Ou simplement quelques cachets de laxatif et un bon rouleau de papier. Il a le choix, comme l’ont eu ses collègues à l’été 2020. Et ils ont fait le bon.