Jojo Emery a beau prendre, année après année, des allures d’Astérix vieillissant, c’est toujours lui le chef, qu’on se le dise! L’idée même que certains puissent se présenter contre lui le révulse déjà. Alors, qu’on puisse le critiquer et mettre en cause sa gestion, c’est carrément la crise d’urticaire !
Les membres de la liste contestataire, Cessy autrement, en font chaque jour la cuisante expérience.
Les tracts fleurissent, certains fleurant bon le racisme le plus primaire. Lors d’une première réunion publique à la salle du Vidolet, les citoyens venus écouter la nouvelle liste ont dû, à l’entrée, passer entre deux gros bras fidèles au chef, et accepter d’eux un tract maison. Ambiance !
Mardi dernier, ce fut apparemment plus calme, même si deux ou trois nervis avaient pris place dans la salle avec la ferme intention de perturber le débat. C’est de bonne guerre. Hélas, à ce même instant, c’est ailleurs que ça se passait.
Eric Léger est agriculteur. Déjà élu lors du mandat précédent, il figure cette fois sur la liste Bouvier – Cessy autrement et s’en explique: il a découvert les manigances de Jojo et ne veut plus les couvrir…
Or, c’est justement ce mardi soir, pendant que Léger fait état de ses critiques au public du Vidolet, que deux ou trois gros bras s’approchent de sa ferme et, au bour du chemin sombre qui y mène, déversent une tripotée de clous de tapissier.
Une heure plus tard, Léger rentre chez lui, roule sur les clous et va se coucher. Le lendemain matin, son père puis sa mère empruntent à leur tour le même chemin. La qualité des pneus actuels, sans chambre et étudiés pour empêcher une crevaison brusque, fait que les trois victimes ne découvriront le saccage qu’un peu plus tard: une quarantaine de clous fichés dans les douze pneus ayant roulé sur les pointes. Quatre pneus à changer immédiatement. Les autres ne perdront rien pour attendre un peu !
Pourquoi Eric Léger ? D’abord parce qu’il est plus facile de déverser un seau de clous sur un chemin de campagne que sur un palier d’immeuble. Ensuite parce que Léger est l’ennemi à abattre, le traître à punir. C’est en effet lui qui a dénoncé les manigances liées à la vente de terrains pour l’école du Verger. Lui aussi qui, en conseil municipal, a osé déclarer: « En 12 ans de mandat, je n’ai jamais vu ni approuvé une délibération concernant le marché de fourniture du fioul. J’ai évoqué ce problème lors de ma rencontre avec M. le sous-préfet Giuliani. Les livraisons de la société Emery ont cessé en automne 2006 ».
Dans les communes de moins de 3500 habitants, la loi stipule que, sans vote formel de son conseil, un maire (..) ne peut pas fournir ses propres services (en l’occurrence le fioul destiné aux bâtiments communaux) au-delà de 16.000€ par an. En 2004, la société Emery en a fourni pour 51.000€; en 2005 pour 69.000€ et en 2006 pour 63.000€ !
Eric Léger a aussi dénoncé l’achat de terrains par Jojo, en 2000 et 2005. En 2000, il s’agissait en particulier de 8000 m2 de terrains non constructibles… devenus constructibles grâce au POS de 2001 et aussitôt revendus, au prix fort, à un promoteur immobilier. En 2005, le maire Emery n’a pas fait usage du droit de préemption urbain pour acquérir un autre terrain que le même Emery, à titre privé, s’est empressé d’acheter, pour le revendre aussitôt au même promoteur…
Interrogé sur ces différents points, Emery affirme que les propriétaires des deux terrains ne voulaient les vendre qu’à lui, Jojo, et que s’il a effectivement fait des bénéfices, il a aussi eu des travaux et des frais. Quant au fioul, il prétend que c’est la loi qui a changé, et pas lui ! Il avait toujours livré le fioul à la mairie, comme ça, sans appel d’offres, et qu’il faisait une fleur à sa commune puisqu’il le lui vendait moins cher qu’à celle de Divonne ! Dès que sa secrétaire lui a signalé le problème, poursuit-il, il a fait appel à une entreprise concurrente.
Jojo ne porte pas son ex-collègue léger dans son coeur. Interrogé sur ses propres comportements, il réplique en dénonçant ceux de son adversaire, qui aurait fait déclasser un autres terrain (mais cette fois, chose rare, en le faisant passer de constructible à agricole !). A l’entendre, s’il en reste le chef incontestable, il y aurait eu pas mal d’autres crabes dans le panier…
Emery n’étant pas tapissier, ce n’est sans doute pas lui qui a perdu quelques pointes du côté de chez Léger. Quant à ceux qui réclament démocratie locale et pratiques transparentes, les amis de Jojo répondent simplement:
– Des clous !
Oui bien sûr !
Regardons de plus près le comportement de la liste en place qui dilapide l’espace
humide du plan d’eau, le bien nommé « Etang de Tutégny » ! devenu par miracle
Espace de loisirs alors que cette dénomination n’a pas d’existence légale…
et que ce plan d’eau est en danger comme toutes les zones humides en France
et dans le monde ! Et rendons à Jojo ce qui lui revient …quand il savait que
seul un parcours de santé était possible au Plan d’eau !
Toute la portion du pays de Gex (Divonne, Ferney en passant par Thoiry) va
payer très cher les zones d’habitatation prioritaire qui émergent partout pour
satisfaire à des classements d’administration !