Haute-Savoie

La Yaute (74) est un département français de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa devise est « In Tartiflette we trust » et la plupart des villages ont des noms imprononçables par tous les non-Haut-savoyards, comme par exemple Excenevex, à prononcer éxen’vé et non pas éxcénévexe, ou encore Viuz-la-Chiesaz (débrouillez-vous pour celui-là).

Géographie

La Haute-Savoie, c’est comme la Savoie, mais en plus mieux. La différence est la même qu’entre la haute-couture et la couture. On entend par là que toutes les montagnes de Haute-Savoie sont plus mieux que celles d’à-côté. Les Haut-Savoyards ont même poussé le vice jusqu’à y installer la plus haute montagne du monde de l’Europe, le mont Blanc.

On peut y distinguer deux sous-zones géographiques distinctes : Annecy, capitale des retraités parisiens qui ont raté la correspondance pour Cannes, et le Reste, en gros les montagnes et leurs chalets épars. Les Annéciens pensent que l’activité économique se répartit différemment entre ces deux zones : 98% des richesses du département sont à Annecy et 2% au Reste (dont 1,99% l’hiver, encore faut-il de la neige) et quand ils vont à Cham’ (la seule fois qu’ils quittent la Clusaz, c’est lorsqu’ils doivent emmener leurs cousins normands au ski. Ils ont des snow-blades pour être à la mode et, à la Clusaz, ils ont pas envie d’avoir la honte.  Bref, je disais, la seule fois qu’ils vont à Cham’ et que sur l’autoroute, ils voient la vallée de l’Arve, ils déclarent fièrement : « c’est là qu’on fabrique des stylos ! ». Le département accueille 10.000 immigrés français de plus chaque année, à la quête de l’Eldorado suisse, et contribue à faire du radar de Bardonnex à ,50km/h, un des piliers du remboursement de la dette sociale française.

Certains prétendent que la principale ville de la Haute-Savoie est Genève. En réalité, il s’agit de « Piogre ». Piogre est un lieu difficile à préciser sur une carte, tellement c’est grand. Vous entendrez – même si cela se raréfie – un Haut-Savoyard vous dire : « Je vais à Piogre », ce qui signifie qu’il va quelque part. S’il vous dit : « Je vais à Piogre ferrer les mouches », n’essayez pas de comprendre. Il va juste quelque part, faire quelque chose.

Habitants

Le hobby préféré des Haut-Savoyards est d’aller faire les frontaliers à Genève ou pavaner le long du lac d’Annecy, avec leurs AUDI A3 Sportback, la première année qu’ils ont ramassé des pécus en francs suisses, CHF, à ne pas confondre avec les francs CFA d’Afrique. Par la suite, Monsieur s’orientera vers un AUDI Q7 alors que Madame préférera hésitera entre Mini Cooper et Mercedes décapotable.

Leur second hobby favori est d’imiter l’accent suisse, mais très mal, ce qui fait qu’on les reconnaît très vite, surtout à Genève. Démasqué, le Haut-Savoyard continuera toutefois à s’exprimer ainsi, n’acceptant pas qu’un Genevois lui ôte sa voix.

Leur troisième hobby est le harcèlement routier envers tout véhicule « étranger ». Par étranger, il faut comprendre hors Haute-Savoie, avec une prédilection pour les habitants des régions parisienne, lyonnaise, marseillaise… en d’autres termes tout ce qui peut être civilisé ou suisse, les Monchus, comme ils les appellent. D’ailleurs, ne voit-on pas dans chaque chalet haut-savoyard la tête des dernières victimes joyeusement mises en valeur au-dessus de la cheminée ? Il ne faut pas oublier qu’ils restent également agressifs envers leurs voisins savoyards qui les bousculent en allant un peu trop vite sur la route qui monte à Megève.

Le Haut-Savoyard est défini par le Parisien comme un faux bourgeois, richesse rapidement acquise dans un métier facile et surpayé à Genève, tel que mise en rayon à la Migros. Ce personnage à la culture hasardeuse a rarement touché les bancs d’une fac et refuse de sortir de sa région car il pense avoir besoin d’un passeport et refuse de dépenser ses sous. Il tient une conversation avec peine car sa vie lui est déjà assez fastidieuse. Il vit dans des logements biscornus et hors de prix, uniquement pour le plaisir de toucher un revenu suisse. Il épargne pour acheter une plus grosse voiture qui s’use aussi vite et reste bloquée dans les bouchons de la frontière, sur des parkings de covoiturage, dans les embarras genevois et dans les parkings suisses au tarif horaire correspondant au SMIC français.

Ils investissent alors dans un logement plus tordu mais plus grand dans une ville plus proche de Genève que l’on appelle « ville-dortoir »… A 18 heures les trois commerçants, boulangerie, fleuriste et PMU, ferment boutique en attendant le défilé des voitures frontalières du lendemain. La nuit est si calme qu’à Saint-Julien-en-Genevois on entend bramer les cerfs de Chamonix !

Economie

Proches de la Suisse, les Hauts-Savoyards sont lents, ils ont des vaches dans les alpages et font du chocolat. Ces vaches permettent de faire du fromage qui pue, comme tous les bons fromages français.  En revanche, ils n’ont pas de couteaux haut-savoyards car l’Opinel est savoyard.

Le tissu économique est le résultat d’une imposante spéculation immobilière. Celle-ci provient de paysans devenus millionnaires en flairant le bon filon, histoire de revendre leurs terres, exonérées d’impôts, à de jeunes frais moulus frontaliers, et de partir planquer leurs sous à Genève. Les paysans aiment à garder deux ou trois biquettes pour sauver le patrimoine. Les terrains sont tordus, pentus, escarpés, mais ce n’est pas grave ! Dans la Yaute, le moindre lopin de terre rachèterait la Grèce !

Pour les Haut-Savoyards (les vrais) qui décident de rester travailler dans leurs montagnes, un avenir professionnel riche s’offre à eux. Les hommes travaillent en station, les femmes comme caissières à Super U. Agriculteur dans l’âme, le Haut-Savoyard pratique la traite des vaches l’été et la traite des touristes l’hiver.  Ce goût pour l’argent suisse et celui des Parisiens en station fait que la Haute-Savoie est le seul département français du monde où élire un député de gauche est formellement interdit.

Début 2009, la fermeture de l’usine de L’Eridan, dirigée par le célèbre Prix Nobel de chimie, le Manigodin Marc Veyrat, a provoqué la plus grave crise économique mondiale depuis 1929. Le PIB de la Yaute a chuté de près de 70% en six mois, provoquant une crise financière dans les paradis fiscaux voisins (quasi-faillite du Crédit Suisse et de Lubéesse).

Grammaire

Le « y » est la principale lettre de l’alphabet haut-savoyard. D’ailleurs, y’en a un dans Savoyard. Y’en a un dans presque tous les noms de villes ou villages (Annecy, Viry, Thairy, etc.). Les Hauts-Savoyards adorent en mettre partout : « On va vous y dire comment qu’on va y faire ». « Y faut y mettre », etc.

Passé surcomposé : comme y’a pas assez de temps dans la grammaire française, les Haut-Savoyards ont inventé le passé surcomposé (inutile d’aller chercher dans le Bescherelle, trop français). Cela donne : « On y a eu été », pour dire : « On y avait été auparavant ».
Si un Haut-Savoyard vous dit « Entrez seulement », contentez-vous d’entrer.

Quelques villes et villages

  • Annecy, la capitale et ville d’accueil de tous les nouveaux arrivants. Elle rafle 50% du budget départemental.
  • Annecy-les-Vieux, là où c’qu’y’a les plus vieux, déjà que globalement y’a des vieux partout dans la Yaute, alors là-bas !
  • Chamonix, Argentière, Vallorcine, les trois villes les plus proches du bout du monde.
  • Filly, une grande mégalopole internationalement connue (10 habitants, 15 vaches).
  • Cluses, capitale du décolletage. Non les filles ne sont pas décolletées, heureusement pour nos yeux. Couvre-feu à 19h00 mais coups de feu souvent plus tard, sortez couvert. 
  • La-Roche-sur-Foron, première ville électrifiée en Europe. Il parait que si ça marchait là-bas, ça marcherait partout. Une autre version voudrait qu’on ait commencé par La Roche parce que ses habitants n’étaient pas des lumières !
  • Servoz, deuxième grande mégalopole internationalement connue, parce que près de Chamonix.
  • Sixt-Fer-à-Cheval, berceau du rap haut-savoyard et premier village de France à avoir eu un réseau câblé (même motif que pour La-Roche-sur-Foron).
  • Rumilly, capitale de la pasnaille, Bugs Bunny souhaite devenir son prochain maire
  • La-Chapelle-d’Abondance et Châtel. C’est trop bien, comme aussi la messe à Faverges (sans jeu de mot).
  • Naves, pas mal. Ses habitants ont la réputation d’avoir tué un âne, un soir où le bassin du village reflétait la pleine lune. L’âne but toute l’eau du bassin. Voyant la lune disparaître, ils crurent que l’âne avait bu la lune ! Et ils le tuèrent.