200 ans et deux sons de cloches

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Voilà donc 200 ans que Genève a fait son entrée dans la Confédération. Au Congrès de Vienne qui redistribuait l’Europe post-napoléonienne, les Genevois ont pu faire leur marché parmi les villages environnants, jusque-là français. Ils ont pris Versoix, bien sûr, sans quoi ils n’auraient pas eu le contact direct avec le reste de la Suisse. Quant aux autres communes, ils les ont rangées en deux catégories : les protestantes, qu’ils ont annexées parce qu’elle renforçaient l’héritage calviniste ; et les catholiques, qu’ils ont pieusement laissées à la France pour ne pas risquer une majorité papiste. D’où cette invraisemblable frontière, biscornue à souhait, entre Ferney et Meyrin, le Grand-Saconnex, Collex…

Bref, ce sont des cloches qui nous ont fait demeurer français. On s’en doutait un peu…

3 réflexions sur « 200 ans et deux sons de cloches »

  1. Majorité catholique, là est le mot. La masse et le dynamisme démographiques du Pays de Gex menaçaient en 1815 d’ébranler le monolithisme confessionnel de Genève, ville acquise au calvinisme. Ce qui est surprenant, ce n’est pas tant le découpage géométriquement bizarroïde de la frontière (cela vaut mieux que les frontières africaines découpées au cordeau par les colonisateurs à partir de la Conférence de Berlin sans respect des spécificités culturelles : elles ont été respectées à Vienne, non pas en général mais en ce qui concerne notre Pays de Gex) mais la situation d’enclavement de Genève. De mémoire, n’est-ce pas 115 km de frontières, dont seulement 4 avec la Suisse (canton de Vaud) ? J’aimerais mettre à jour ces statistiques qui sont peut-être inexactes mais dont l’ordre de grandeur est juste.
    Il n’y a que deux solutions : demander le rattachement de Ferney à Genève, ou alors le rattachement de Genève à la France, comme lors de la Révolution (Genève était le chef-lieu du Département du Léman).
    Trêve de plaisanteries, l’embrouillamini de frontières devrait être résolu par la coopération transfrontalière entre les amis suisses et français. Mais celle- ci est-elle toujours à l’ordre du jour depuis le 9 février et les autres votations P+R ?
    Christophe Paillard

  2. Je crois me souvenir qu’en ce qui concerne Ferney, Talleyrand s’est battu au congrès de Vienne pour que la commune reste en France en évoquant le souvenir de Voltaire, ce qui n’a pas arrangé le tracé de la frontière.

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