Petit quizz : quel est le point commun entre Pierre Rebeix (Echenevex), Jean-François Ravot (Chevry), Claude Chappuis (Challex), André Duparc (Collonges) et Christophe Bouvier (Cessy) ?
Vous donnez votre langue au chat ? C’est pourtant simple ! Mieux qu’au temps de l’URSS, ils viennent tous d’être élus maire de leur commune avec 100% des voix. La démocratie absolue, en quelque sorte.
Ce n’est pas leur faute mais celle des bourricots qui fagotent les règles électorales françaises depuis le coup d’Etat d’un certain 13 mai 1958. A l’époque, de Gaulle avait réclamé et obtenu les pleins pouvoirs pour faire face à l’interminable guerre d’Algérie. Pourquoi pas ? Mais la guerre est finie depuis belle lurette ! Il serait peut-être temps de revenir en démocratie. On en est loin…
Ainsi, aux élections municipales, un candidat l’emportant sur son adversaire avec 50,1% des voix se retrouvera avec 75% d’élus dans son conseil municipal. Pour stabiliser la vie politique, dixit la République. Mon œil ! Il s’agit surtout de museler toute opposition. Ce scandale, qui enfumait depuis des années les communes moyennes, ne s’appliquait jusqu’ici qu’à celles comptant plus de 3.500 habitants, s’applique depuis cette année à toutes celles qui en comptent plus de 1.000 ! Dans ces villages désormais, plus de candidatures individuelles, plus de panachage, parité obligatoire !
Du coup, dans le seul Pays de Gex, plus de la moitié de ces petites communes n’ont réussi à présenter qu’une seule liste, dont la tête a naturellement recueilli 100% des suffrages exprimés. Félicitations !
La France est peut-être encore une république mais elle ressemble de moins en moins à une démocratie. Etonnez-vous après ça que les Français n’aillent plus voter !
Alex Décotte
Formidable à Cessy ! Abstention 53%, exprimés 47% dont presqu’un quart
d’enveloppes vides. Perso, j’appelle pas cela une victoire et,
A leur place, je ne la ramènerai pas trop.
Et encore, ces villages ont de la chance dans leurs déficits démocratiques. Car il y a pire comme situation, c’est-à-dire de ne pas avoir de liste du tout, et de tomber sous la coupe de l’arbitraire préfectoral. En fait, on est en train de « tuer » les petites communes; c’est très tendance, de gauche à droite.