Poste à plein temps

La poste de Ferney a été fermée pendant près de trois semaines, en octobre, pour permettre des travaux de réhabilitation de la salle abritant les guichets réservés au public. Le résultat dépasse toutes les espérances! Le nombre des préposés n’ayant pas augmenté, l’attente est toujours aussi longue. Elle est aussi, désormais, bien plus inconfortable. Le maigre espace réservé à la clientèle a été amputé d’un bon tiers pour permettre la création d’une boutique censée proposer quelques objets d’une incertaine utilité. Impossible de s’y approvisionner: la vendeuse est aux abonnés absents. Rehaussé de la présence d’une chaise de bureau et d’un majestueux écran plat, un splendide meuble a également été ancré au beau milieu de la salle d’attente. A quoi sert-il ? Mystère! Aucun employé n’y a encore posé ses nobles fesses, du moins aux heures d’ouverture. Quant aux clients, ils doivent se faufiler tant bien que mal entre ces nouveaux obstacles. La file s’allonge jusque sur le palier et, l’ouverture des portes étant automatique, la Poste se transforme en maison des courants d’air. Pour les clients comme pour les postiers, l’hiver sera rude.

Dernière minute, lundi 26 novembre au matin: la boutique est ouverte. Le préposé est même drôle et avenant. Les clients doivent désormais prendre un numéro. Un panneau électronique les appelle dans l’ordre d’arrivée, ce qui évite de se ranger à la queue leu-leu. Mais le meuble central est toujours là, toujours inoccupé et, faute de place, les clients s’amoncellent dans ce qui reste de place à l’intérieur, ainsi que dans le sas et, parfois, sur le perron. Encore heureux qu’il ait fait beau (air connu)..

Ils va finir par nous bagasser

A propos de l’action menée par les éco-citoyens avec le soutien de centaines de Ferneysiens, Ferney-Candide a déniché un article du Nouvel Observateur (22 avril 2004) montrant bien en quelle estime Duty-Free tient ses administrés:

« Pour le maire divers droite Pierre Etienne Duty, cette action est « un coup médiatique » ourdi par « quelques meneurs à des fins politiques et qui ulcère tous les gens d’ici ». « Tout le monde veut un emploi, une maison, une famille… Si en plus il y a un arbre devant la fenêtre, tant mieux, mais ce n’est pas la priorité », résume cet élégant quinquagénaire, qui ne cesse de vanter les « paysans, les gens des alpages et des pâturages du pays de Gex ». L’homme a ses supporters. « Il veut créer des emplois et dynamiser la région, explique un de ses administrés. On ne va quand même pas y renoncer pour quelques arbres! C’est incroyable que des gamins qui font les singes dans les branches arrivent à foutre un tel bordel! » Il n’empêche. A Ferney, le soutien des riverains aux « pseudo-écolos rigolos envahisseurs » raillés par le maire est réel et dépasse les clivages politiques habituels. L’action des arbronautes a même été saluée, officieusement, par des élus UMP. »