La culture, c’est comme la confiture, moins on en a et plus on l’étale. Christophe Paillard, qui vient d’être élu comme adjoint à la Culture, en a beaucoup mais ne l’en étale pas moins. A la diffèrence de tous ses collègues universitaires, ce grand spécialiste de Voltaire ne se déclare pas voltairien mais « voltairiste », histoire de ne pas mélanger les torchons avec les serviettes. Ce n’est donc pas un cultureux mais un culturiste. C’est sans doute pour ça qu’il bombe le torse.
L’Institut et Musée Voltaire fait écho à cette querelle picrocholine dans sa dernière livraison de la Gazette des Délices : http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/41/voix_publiques.html
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Christophe Paillard en est la preuve vivante.
Alex Décotte
Cher co-rédacteur de Ferney-Candide (qui se trouve en l’occurrence être l’auteur du présent texte),
Conformément aux dispositions légales en vigueur en France, je tiens à recourir au « droit de réponse » à cet article qui me met personnellement en cause.
Je tiens à déclarer solennellement que je n’ai jamais pratiqué l’art épineux et, surtout, épuisant du culturisme (à mon grand dam), de sorte que je ne saurais être taxé de « culturiste ».
Je suis prêt à solliciter en ce sens une attestation de mon épouse et de mon médecin : mon torse n’a hélas rien de musclé ! J’ai beau le bomber pour prétendre le contraire, c’est sans succès…
Comme tu le dis, le commentaire est libre mais de là à alléguer les différents (avec un accent aigu) universitaires en ce qui concerne la distinction « voltairien/voltairiste », les faits sont sacrés, sinon têtus.
Sans remonter à un débat ferneysien vieux de plus de six ans, il est d’usage dans la communauté scientifique de distinguer ces deux termes.
Est voltairien ce qui se rattache à Voltaire (exemple : « l’héritage voltairien », « l’écriture voltairienne ») ou ce qui se revendique de lui (« la monarchie de Juillet, la IIIe République étaient voltairiennes »).
Est voltairiste celle ou celui qui s’affirme, à tort ou à raison, spécialiste de Voltaire.
On peut donc être voltairien sans être voltairiste (c’est souvent le cas…) mais l’inverse est également vrai.
La distinction vaut également pour diderotien/diderotiste.
Une simple recherche sur un célèbre moteur de recherche pourra te convaincre que ces distinctions sont communément pratiquées dans les milieux universitaires.
Mais peut-être as-tu d’autres informations sur cette utile et fructueuse distinction ? Si tu pouvais me prouver que la communauté scientifique n’y a pas recours, je m’engage à y renoncer derechef. Ceci pour vider un abcès vieux de plus de six ans. Il est temps de passer à autre chose à Ferney. Les sujets ne manquent pas.
Bien à toi, cher co-rédacteur et journaliste,
Christophe