Vingt ans, la belle affaire

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Transformer un quartier populaire sans en chasser les habitants, c’est mission quasiment impossible. Et pourtant François 1er, roi de Ferney, a décidé de s’y coller, avec la participation de Dynacité, organisme de logements sociaux qui possède l’ensemble de ce parc de vieux immeubles.

Le problème, c’est que pour construire du neuf, il faut d’abord démolir de l’ancien. Où caser les locataires sans briser leurs liens affectifs avec le quartier. Il y a bien une solution : construire un premier immeuble à l’emplacement d’une vieille maison familiale acquise naguère par la commune.

Le hic, c’est que le terrain est minuscule et qu’il pourra, au mieux, accueillir un seul immeuble. Dans ce grand jeu de dominos, c’est donc un par un que les immeubles seront reconstruits. Début en 2014. Fin des travaux, si tout va bien, en 2034. Les gamins qui ont reçu une grue pour Noël risquent bien d’en avoir d’autres devant leurs fenêtres pour une bonne partie de leur vie.

Cernés

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Conseillère municipale à Ferney, Frédérique Lisacek a annoncé urbi et orbi que d’éventuels succès scientifiques au CERN pourraient entraîner la venue dans le pays de Gex de quelque 7000 scientifiques supplémentaires. Sans compter, ont l’imagine, femmes et enfants.

De quoi remplir les milliers de nouveaux appartements que François 1er, son maire préféré, s’apprête à construire dans toutes les dents creuses de la cité. Et pas seulement. Les derniers agriculteurs n’ont qu’à bien tenir.

Princes et manants

duty free

Au pied de la colline sur laquelle Voltaire avait bâti son château, la famille de l’alors maire, Duty, avait vendu à Bouygues un beau terrain agricole sur lequel le promoteur s’empressa, grâce à un permis de construire signé par le toujours maire Duty, de construire une massive enfilade de vilains immeubles « résidentiels », faussement baptisés « Grand Siècle » puisque le Grand Siècle de Louis XIV était le XVIIe alors que celui de Voltaire et des Lumières le XVIIIe. On ne demande pas à des bétonneurs de lire les philosophes…

Duty Free ayant été renvoyé à ses chères et hypothétiques études, c’est aujourd’hui à la nouvelle équipe de trouver un nom à la voie menant à ce désastre urbanistique. La commission ad hoc avait choisi le Salève, parce qu’il se trouve dans l’axe exact de la nouvelle rue. En catimini pourtant, c’est un autre nom qui semble avoir été choisi: « impasse des Pégans ».

Pégan, c’était autrefois le sobriquet des manants et laboureurs vivant dans la plaine gessienne. Les Dutil, ancêtres des Duty, étaient de ceux-là, au temps de Voltaire. Pourquoi alors ne pas avoir tout simplement appelé cette voie « Impasse Duty », en souvenir de cul-de-sac dans lequel le maire d’alors avait mené la cité ?

La position du missionnaire

Cari Faure web

« Fabienne Faure démissionne du Modem » .C’est en substance la teneur d’un (faux) communiqué adressé à la presse régionale, le mardi 2 février. La campagne des régionales est à peine lancée que les coups fourrés se ramassent déjà à la pelle.

Fabienne Faure, première sur la liste du Modem pour le département de l’Ain, assistait au conseil municipal de Ferney lorsqu’une agence de presse l’a appelée pour lui demander confirmation de ce départ… dont elle n’avait jamais entendu parler.

A l’origine de tout ça, un mail signé d’un autre candidat Modem, Thomas Rudigoz, qui est lui aussi tombé des nues, au point qu’il a décidé de déposer plainte pour usurpation d’identité.

Bref, tout ça n’était que fausses rumeurs. Nous voilà rassurés puisque, pour l’instant du moins, Fabienne Faure continue à préférer la position du missionnaire à celle du démissionnaire.

Goût de bouchons

Ce n’est que quelques jours avant leur mise en service que François Meylan, délégué au Transports à la Communauté de communes, a annoncé à ses collègues le remplacement imminent, sur la ligne Ferney-Gex, des bus habituels par des bus à soufflets, nettement plus longs, 18m !

Sachant que les encoches permettant l’arrêt des bus n’ont pas été prévues pour une telle longueur et qu’il faudra des mois – et de l’argent – pour les rallonger, il ne restera plus aux nouveaux bus qu’à s’arrêter sur la route, bloquant ainsi toute circulation automobile.

Certains s’en émeuvent. D’autres, moins nombreux mais plus verts, exultent : c’est exactement le but recherché.

Poker menteur

Imaginez un instant que vous disposiez d’une modeste maison à la campagne, avec une vieille grange au fond du parc. Un beau jour, une bande de margoulins vous propose une somme, représentant lus des trois quatrs de votre budget familial annuel, simplement pour pouvoir organiser des soirées poker dans votre grange. Que faites-vous?

Vous acceptez, bien sûr. C’est aussi ce que fit en 1954 le pater familias local, Marcel, en accueillant dans sa grange un casino. Pendant plus d’un demi siècle, Divonne allait pouvoir toiser les familles voisines, s’offrir un député puis un deuxième, un lac et, plus récemment, une esplanade sur le lac.

Hélas, le poker autour d’une table, ça a eu payé mais ça ne paie plus. Ou en tout cas ça paie moins. La famille divonnaise va bientôt devoir vivre comme ses voisines, c’est-à-dire chichement. Sans aller jusqu’à faire les poubelles, elle va devoir apprendre à compter ses petits sous, à n’acheter que le strict nécessaire, à ne plus emprunter à tire-larigot.

Sera-t-elle capable, d’un coup de baguette magique, de revenir aux  années cinquante? Oui, sans doute. La meilleure preuve? Pour ramasser les ordures, elle s’apprête à acquérir une charrette et un vieux canasson. L’an zéro n’est plus très loin

Le train-train du tram

Tandis qu’à Saint-Genis l’Empoudré Bertand se plaint du retard pris par la venue promise du tram dans sa noble ville, à Thoiry, Dentinger alias le Sapeur-en-danger imagine déjà la prolongation du tram jusqu’à Thoiry. Ou en tout cas jusqu’au centre commercial. L’Empoudré sera peut-être encore vivant quand la voie arrivera chez lui mais le Sapeur-en-danger risque bien de ne jamais voir la première traverse. Nos bons voeux tout de même!

Blanc-Bertrand : Leur amitié atteint des sommets !

Début novembre, tout ce que la région « franco-valdo-genevoise » compte de caciques s’est retrouvé au sommet du Salève pour signer l’Acte II du projet d’Agglométation dans lequel, soit dit au passage, le Pays de Gex pèse à peu près autant qu’une plume de mésange à la période de couvaison.

Tous ces braves gens ( Queyranne, Cramer, Borrel, Blanc, Bertrand et les autres) avaient emprunté le téléphérique à la montée mais l’un au moins a bien failli redescendre en vol plané.

A la fin de ce joyeux pince-fesse, le vain Blanc et l’Empoudré Bertrand se sont retrouvés «sur le champ» qui domine le précipice et, sans épée ni témoin, il a bien failli y avoir du sang. Le vent d’altitude n’a pas réussi à brouiller les multiples noms d’oiseaux qu’ils ont échangés. Ils en sont même venus aux mains, se bousculant comme de méchants potaches boutonneux amoureux de la même blondasse, au risque de basculer dans le vide.

Si aucun d’entre eux n’est finalement tombé, c’est qu’aucun n’était prêt à mourir pour ses idées ni à passer en prison les belles années que lui réservent encore la politique gessienne et le soutien bêlant des électeurs

Le préfet derrière les grilles

Le nouveau préfet de l’Ain, Régis Guyot, était jeudi dernier en visite à Ferney pour constater les dégâts consécutifs à l’abattage d’une partie du bois de la Bagasse, exigé  par l’Aéroport de Genève et aussitôt consenti par son homologue de l’époque, le sieur Tomasini.

La Suisse a trop souvent tendance à vouloir tout régenter, y compris de ce côté-ci de la frontière, lui avait-on dit. Mais le brave préfet n’en croyait rien. Or, à peine arrivé, il a bien vite pu prendre la mesure de cette arrogance. Alors qu’il marchait à proximité du grillage, de ce côté-ci de la frontière, un véhicule s’est rapidement approché, de l’autre côté, exigeant de savoir qui étaient les intrus et ce qu’ils faisaient là, c’est-a-dire en France ! Les flics suisses sont repartis un peu penauds lorsque le préfet a décliné son identité et sa fonction mais l’aventure est révélatrice d’un état d’esprit que les Ferneysiens connaissent depuis toujours.