Divonne-les-Vains

La vanité des Divonnais est aussi naturelle que la source Vidart mais, à la différence de ce maigre filet d’eau, elle a vu son débit augmenter avec la croissance du casino.

C’est sur cette richesse artificielle que le premier vain de Divonne a vu le jour. Il se nommait Marcel Anthonioz (Tonio du Lac pour les intimes) et s’empressa, franc comme un faux jeton du casino, de toiser de sa grandeur les humbles restes du Pays de Gex, dont il était déjà député, comme le deviendrait un jour son successeur, ce pétillant Vain Blanc qui nous donne des aigreurs d’estomac.

Que la négociation n’aboutisse pas, que le groupe Partouche décide de claquer la porte et de fermer boutique, et c’est Divonne qui fait sauter la banque ! A la clé, les milliers d’Euros (7,5 en 2002, 5 en 2008) et pas loin de 300 emplois (sans compter les effets dévastateurs sur le commerce local). Pour Partouche, ce serait une grosse perte mais un signal fort aux autres communes où le groupe possède des casinos.

Le Vain Blanc bluffe en affirmant que la commune pourrait construire et exploiter un autre casino. En combien de temps ? Avec quel argent.

Sur le tapis vert, tous les indicateurs sont au rouge et on broie du noir.

Poker menteur

Avant de sabler le Crémant du Bugey, notre Vain Blanc ferait peut-être mieux de mettre un peu d’eau dans son vin avant d’aller fêter la nouvelle année au Casino. C’est en effet chaud bouillant entre notre valeureux député-maire et le groupe Partouche, propriétaire du Domaine de Divonne (casino, hôtel de luxe, salle de spectacle, golf,). En cause, les 15% de ses bénéfices que le casino verse depuis des lustres à la commune.

L’accord est arrivé à échéance et, à l’heure des vaches maigres, chacun tente de tirer la couverture à soi. S’il ne veut pas que Divonne, qui se croit riche grâce au casino, retombe sur le plancher des vaches, le Vain Blanc doit obtenir un pourcentage un peu plus fort sur des bénéfices en large baisse. Au contraire, s’il ne veut pas déposer les plaques dans un avenir proche, le groupe Partouche doit serrer les boulons en rognant sur ce pourcentage. La négociation aurait dû être bouclée le 31 octobre.

Les partenaires se sont accordé un délai supplémentaire de six mois. Les joueurs sont tapis. Le quitte ou double est annoncé pour le 31 avril.

Vain Blanc et gros dossiers

Pendant que le vain blanc ne s’est pas encore tiré, il faut le voir. Et l’écouter. Il sera « plus actif sur des sujets lourds, plus présent à Paris, afin de sortir de très gros dossiers ». Parmi les « très gros dossiers », il en est un qui lui tient particulièrement à coeur: obtenir l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) pour le vin du Bugey (qui fait partie de sa circonscription). Le Vain Blanc, ça ne se boit pas, ça se déguste.

L’année du soulèvement

François 1er, roi de Ferney, n’y va pas par quatre chemins. Après un petit mot pour les personnes en difficulté (on y pense surtout en hiver) et quelques circonvulutions pour ne pas passer pour « trop rétrograde », il se prépare tout simplement à prendre la Bastille: l’Etat « est trop répressif, qui monte les gens les uns contre les autres. J’aurais voulu commencer l’année avec un préfet qui nous écoute mais ce n’est pas le cas ».

Tant d’incompréhension, tant d’injustice, ne peuvent déboucher que sur la révolte, voire la révolution. 2009 sera l’année « du soulèvement des gens, dont la colère est pour l’instant contenue ».
François 1er marchant en tête des manifestants avec, au bout d’une pique, la tête du préfet, on s’en lèche déjà les babines !

Les grandes résolutions des petits marquis

En avant-première (31.12), les ténors gessiens (qui manquent plus de souffle que de voix) livrent au Daubé les résolutions qu’ils développeront à leurs communiers, à l’occasion de voeux accompagnés – ou non – de petits fours.
– Bernard Tardif (ah bon, ça ne s’écrit pas comme ça?) pensera à la Réserve du Haut-Jura, ce qui le confirmera dans son éternel rôle de sous-officiel de réserve.
– Christophe Bouvier (Cessy), n’aura pas une minute pour lui. Et pour ses administrés, il en aura deux ou trois ?
– Pompier bon oeil, Gérald Dentinger voudrait avoir assez de temps pour profiter de ses petits-enfants. Il pourrait les faire garder par Jocelyne, non?
– L’Empoudré Bertrand vieillit. Encore un mandat et il s’excusera d’exister: « Plus je vieillis, plus j’ai de l’humilité ». Ceux qui connaissent son humilité le trouvent décidément de plus en plus jeune.
– Jean-Paul Laurenson (L’Or pour les intimes) se partagera entre la tranchée couverte de Meyrin, qu’il supervise, et le tunnel financier de sa commune, qu’il creuse.

Un pompier contre une douceur

 

Au lendemain de la défaite de sa protégée Jocelyne Boch (jusque là vice-présidente de la Communauté de communes), l’encore jeurne loup Blanc a appelé le nouveau Grand Pompier , Dentinger, pour lui suggérer de maintenir la Dame parmi les délégués de Thoiry à la CCPG et pouvoir ainsi sauver son poste de vice-présidente ou, au moins, son rôle de chargée des relations avec la Suisse.
– Négatif, a répondu le Grand Pompier, qui se voit déjà vice-président.

Doublement minoritaire après avoir été doublement majoritaire (à la mairie et au Conseil général), la Dame ne sera donc même plus à la Communauté. L’encore jeune loup Blanc, alias Monsieur 100%, rêvait d’une douceur. Il devra se contenter d’un pompier.

La Bagasse au fond des bois

Lors de son discours d’investiture, François 1er a lâché une bombe: l’Etat a l’intention de reprendre l’abattage des bois de la Bagasse, interrompu par une décision de justice. Duty Free, informé depuis quelques semaines, aurait même donné son accord et les tronçonneuses seraient prêtes.

Il risque d’y avoir beaucoup de Ferneysiens dans la forêt, bien avant le premier muguet, poiur défendre les ultimes chênes centenaires et, cette fois, le nouveau maire sera sans doute aux côtés des éco-citoyens en révolte.

Aux abonnés absents

A Thoiry, pour quelques jours, les employés de la mairie sont aux abonnés absents: plus de système informatique, plus de messagerie électronique. C’est tout juste si le Grand Pompier Dentinger ne crie pas au sabotage. Encore un coup de la mère Boch !

L’histoire débute après sa victoire aux municipales de 1995  lorsque la nouvelle mairesse de Thoiry décide de passer à l’informatique. Pas de budget. C’est le mari de Madâme qui s’y colle gracieusement (si, si ! ) et c’est le fiston qui, six ans plus tard, met (toujours aussi gracieusement, si, si) son site perso à disposition de la mairie pour créer le réseau de messagerie électronique (mail). En treize ans, Jocelyne Boch estime à 150.000 € les économies ainsi réalisées par la collectivité.

Le 7 mars dernier, après sa cuisante défaite, dame Boch quitte la mairie en embarquant ses dossiers et , deux jours plus tard, prévient les utilisateurs de l’interruption de leur messagerie, le vendredi suivant à 17 heures: « … vous ne pourrez plus, à partir de ce moment là, ni recevoir ni envoyer de mails, et ceci tant que la nouvelle municipalité n’aura pas opté pour une solution de remplacement « .

En catastrophe, le Grand Pompier a fait appel à une société privée. Incessamment, tous les précédents détenteurs vont donc retrouver leur boîte à lettres électronique. Sauf Dame Boch, bien entendu….

22 ars 2008: Le soufflé est retombé

C’était hier et c’est déjà du passé. Les passions se sont déjà rendormies. La neige et le frimas de cet arrière-hiver n’en sont pas la seule cause.

Malgré un taux d’abstention inexplicablement élevé, les Gessiens se sont passionnés pour ces élections municipales et l’histoire leur a donné raison. Les coups de théâtre ont été nombreux. Thoiry, Cessy, Ornex, Ferney. Nulle part le combat n’était gagné d’avance, hormis dans les fiefs historiques des caciques de la politique, Paoli à Gex, Juliet à Farges et, bien sûr, Monsieur 100%%, l’encore jeune loup Blanc, à Divonne. Saint-Genis et Prévessin sont restés à leurs maires sortants, plus soucieux du bien-être de leurs administés que des courbettes politicardes..

Du coup, même s’il n’a pas trop à craindre pour sa réélection à la tête de la Communauté de Communes, Blanc devra tenir compte d’une entité en cours de formation: Ferney, Ornex, Prévessin et, pourquoi pas, Saint-Genis. Si ces quatre communes-là réussissent à définir entre elles quelques solides lignes de conduites, elles pèseront sur le cours, jusque là mièvre et timoré, de l’histoire gessienne.

Sans oublier que le Conseil général de l’Ain a basculé. Désormais, les principaux interlocuteurs de la Communauté, Département, région, sont à gauche. Il ne sera pas interdit, bien sûr, de rester sarkozyste. Mais ce ne sera plus une assurance-vie. L’encore jeune loup blanc, qui a peut-être senti le vent tourner, s’imagine déjà une promotion à la tête de la Région. Chiche qu’on va être obligés de le garder ici ?

Soutiens croisés

Comme chez Playtex, les soutiens croisés sont à la mode cette saison. Les diverses listes, adversaires ou simplement rivales, s’arrachent les soutiens qu’elles s’empressent d’afficher sur leur site ouèbe.

Souteneurs célèbres: Jean-Jack Queyranne pour Fabienne Faure, Jean Ziegler pour François Meylan. Faure et Meylan, revendiquant l’un et l’autre leurs liens avec le Modem (Meylan en a finalement démissionné le 5 mars) et plaçant en tête de leur comité de soutien des socialistes notoires, ça va finir par faire jaser.

Toujours parmi les souteneurs et souteneuses de Faure et Meylan, un nom, celui d’Anne Hovart, l’excellente libraire de Ferney. Anne-au-grand-coeur a tellement d’amour à revendre qu’elle déclare sa flamme aux deux concurrents. De deux choses l’une, ou elle n’est pas au courant, ou elle leur suggère ainsi de fusionner au mieux et au plus vite. Mais ça, ce n’est plus un espoir, c’est quasiment un voeu pieux.

Ténor de l’ultime réunion publique de Fabienne Faure, vendredi soir: Manuel Tornare, ex et futur maire socialiste de Genève. Les Suisses, tant qu’ils ne seront pas européens, ne pourront pas voter en France mais, s’ils le pouvaient, ils nous tiendraient volontiers la main jusque dans l’isoloir.