Dilemme cornélien au pays de Voltaire ! Se maintenir ? Se retirer ? Fusionner ? Avec ses 17% inesepérés (merci monsieur Blanc…), Landreau est aujourd’hui à Ferney l’arbitre de cet unique deuxième tour gessien.
A priori, Meylan a fait le plein de ses voix, 833 soit 42,50 % des suffrages exprimés. De manière assez inattendue, Raphoz le talonne avec 793 voix (40,46%) et l’emporterait certainement si Landreau (334 voix et 17,04%) se désistait en sa faveur ou décidait simplement de se retirer. Mais ce serait mal connaître le bonhomme.
Si Landreau se maintient au prochain tour, ses électeurs voteront-ils à nouveau pour lui, conscients de maintenir ainsi Meylan à la mairie ? Ou reporteront-ils leurs voix sur Raphoz ? Il suffirait d’une quarantaine…
Landreau, quelle que soit son obstination, peut-il se maintenir et, surtout, pourra-t-il le faire à nouveau avec l’appui officiel de Blanc, député UMP de Divonne ? On sait que la section départementale de l’UMP a récemment demandé aux deux challengers de Meylan que le moins bien placé se désiste au second tour profit de l’autre. Accord de Raphoz. Silence de Landreau. Qui ne dit mot ne consent pas pour autant.
A défaut d’un accord entre Raphoz et Landreau, la décision pourrait venir de Divonne. Blanc, qui rêve d’une destinée régionale (avant de se présenter au poste de Copé…) aura besoin de l’UMP de l’Ain pour refaire son bonhomme de chemin. Au deuxième tour à Ferney, osera-t-il maintenir son soutien à Landreau, au risque de faire réélire un maire socialiste ? Lui retirera-t-il son « investiture » et le fera-t-il publiquement, ce qui entraînerait ipso facto plusieurs dizaines de landreauistes vers la liste Raphoz ?
Dernière hypothèse, mais pas la plus probable : la fusion des listes Raphoz et Landreau pour le deuxième tour. Sachant qu’avec son score, Landreau est dès maintenant certain d’être élu à la mairie (et pourquoi pas aussi à la CCPG) s’il se maintient au deuxième tour, il en exigera au moins autant pour fusionner avec Raphoz, même dans le cas où Meylan l’emporterait au final. Or, pour être élu au deuxième tour sur une liste Raphoz perdante, il lui faudrait obtenir le troisième ou le cinquième rang sur la future liste, privant ainsi Paillard ou Philipps de l’os qui leur est promis. Cruel dilemme !
D’autant plus qu’en cas de victoire de cette liste fusionnée, Landreau se retrouverait automatiquement au rang de troisième ou cinquième adjoint. Belle promotion pour un monsieur qui, durant six ans, est resté seul au fond de la salle face à 28 conseillers indifférents ou narquois. Ferney vit décidément une époque formidable…
Dessin de Garry Apgar