Le grand chelem

POS sans FC 70

« Si nous gagnons Ferney, nous aurons presque réussi le grand chelem », déclarait hier Etienne Blanc au DauBé. Tout est dans le « nous ». Landreau, fort de son soutien, a certes obtenu 17% des voix au premier tour, ce qui lui permet de placer, au deuxième tour, trois de ses affidés sur la nouvelle liste Raphoz. Mais ça ne suffit pas à dire « nous ». Alors quoi ? Blanc considère-t-il Raphoz et son équipe comme faisant partie intégrante de la droite UMP ? Si oui, que ne leur a-t-il apporté son soutien dès le premier tour ? Sinon, quel événement nouveau explique-t-il ce revirement ? Pour obtenir le ralliement (et la mise à l’écart) de Landreau, Raphoz a-t-il donné des gages à son nouveau protecteur Blanc ? Et lesquels ?

L’église au milieu du village

Frangins sans doc

Laurenson battu à plate couture par Charillon à Prévessin : après la curée, les curés.

A vos cartons

Carton

Certains les ont faits depuis plusieurs semaines, persuadés qu’un mandat de plus aurait été  un mandat de trop. D’autres, surpris par un dimanche maussade, s’y sont attaqués dès lundi matin. D’autres enfin, qui se croyaient dans les murs pour les siècles des siècles, amen, seraient bien inspirés d’y songer dès maintenant. S’ils ont la fibre écologique, ils peuvent même acquérir pour quelques euros supplémentaires des cartons recyclables, réutilisables tous les six ans. Un petit supplément bien utile par les temps qui courent.

Daniel Raphoz, accélérateur de particules

CERN Cigare FC 90

Parmi les particules élémentaires de la nouvelle liste Raphoz, un authentique noble belge, Etienne t’Kint de Roodenbeke. Issu du Lignage de Bruxelles, il appartient  à «une classe d’hommes particulière destinée à diriger la cité avec sagesse, à la défendre avec force et à la rendre plus belle et plus prospère» (Wikipedia). «La famille T’Kint se distingue par le nombre élevé de ses enfants et par l’enchevêtrement des parentés dues aux alliances consanguines» (Het Rijksarchief in België).

Blason

Le blason de la famille t’Kint est « d’argent à la bande ondée de gueules  de dix billettes ». Dommage qu’il ne s’agisse pas de billets, bien utiles pour boucler le budget. Quant à Etienne, il enseigne les enfants du petit peuple au Lycée International de Ferney. Pour mémoire, Voltaire n’avait pas trois ans (1697) que le peintre Harrewin gravait déjà pour l’éternité la gloire des Roodenbeke. Pour Etienne t’Kint, Ferney ne constitue donc que la nouvelle étape d’un parcours familial déjà légendaire…

Sept_Lignages_de_Bruxelles_-_Carte_gravée_par_Harrewyn,_1697 w

Mariage consommé

Love Ferney FC 90

Comme le laissaient prévoir les salamalecs de lundi soir, le mariage est consommé. Daniel Raphoz épouse  d’un seul coup Aurélie Léger, Laurence Viglino et Etienne t’Kint de Roodenbeke, enfants putatifs de tonton Landreau. Ils seront tous de la fête, dimanche, si ce nouvel attelage électoral parvient à bouter hors les murs François Meylan et son équipe.

Raphoz avait toujours clamé son refus de fusionner avec Landreau. Promesse partiellement tenue puisque Landreau ne fait pas partie du voyage de noces. Dura lex sed lex. Landreau sera tout de même du voyage sans en être vraiment être puisque les trois fiancés retenus sont tous des membres engagés de sa liste. Aurélie Léger, spécialiste de la finance, aurait dû être son adjointe et sera peut-être celle de Raphoz. Parmi les deux autres, un authentique noble belge dont le blaze – sinon le blason – pourrait bientôt s’inscrire au fronton de la République : Etienne t’Kint de Roodenbeke.

Mariage pour tous

Hôtel de ville

Lundi, 19h45. Entre chien et loup, à deux pas de la mairie de Ferney, le magasin électoral de Christian Landreau s’éclaire. Des ombres s’activent. Le maître des lieux bien sûr. Mais pas que. Quelques-uns de ses plus proches affidés. Bien sûr mais pas que. Qui sont donc ces silhouettes empruntées piétinant la moquette ? Daniel Raphoz ? Des copains à lui ? Non, sans blaaaaaague…

Cette réunion insolite ressemble à celle de deux familles de là-bas ou d’autrefois, préparant le mariage arrangé de leurs rejetons impuissants. Et si c’était cela, justement…

La liste doit se limiter à 29 invités. Parfois, le ton monte :

– Gardez vos nerfs, entend-on subrepticement.

– Gardons Vonner, répond l’écho.

Il s’agit de garnir la corbeille des mariés sans froisser les susceptibilités ni insulter l’avenir. Les bans doivent être publiés avant 18 heures, ce mardi, à la sous-préfecture. Quelques rictus fusent, hésitants. Les deux familles se détestent et se conchient allégrement depuis des mois et des mois. Voilà six ans, elles avaient même, l’une et l’autre, écarté superbement d’un revers de main toute idée d’union. Mais aujourd’hui…

Aujourd’hui, l’impensable espoir d’acquérir le village pour une poignée de noix (pardon, de voix) n’est plus un vain (ni même un vilain) mot. Alors…

Juliette Gréco chantait : « Marions-les, marions-les, je crois qu’ils se ressemblent… » Et si ce n’était pas qu’une chanson ?

Démocratie à 500%

Cest la FC 76

Petit quizz : quel est le point commun entre Pierre Rebeix (Echenevex), Jean-François Ravot (Chevry), Claude Chappuis (Challex), André Duparc (Collonges) et Christophe Bouvier (Cessy) ?

Vous donnez votre langue au chat ? C’est pourtant simple ! Mieux qu’au temps de l’URSS, ils viennent tous d’être élus maire de leur commune avec 100% des voix.  La démocratie absolue, en quelque sorte.

Ce n’est pas leur faute mais celle des bourricots qui fagotent les règles électorales françaises depuis le coup d’Etat d’un certain 13 mai 1958. A l’époque, de Gaulle avait réclamé et obtenu les pleins pouvoirs pour faire face à l’interminable guerre d’Algérie. Pourquoi pas ? Mais la guerre est finie depuis belle lurette ! Il serait peut-être temps de revenir en démocratie. On en est loin…

Ainsi, aux élections municipales, un candidat l’emportant sur son adversaire avec 50,1% des voix se retrouvera avec 75% d’élus dans son conseil municipal. Pour stabiliser la vie politique, dixit la République. Mon œil ! Il s’agit surtout de museler toute opposition. Ce scandale, qui enfumait depuis des années les communes moyennes, ne s’appliquait jusqu’ici qu’à celles comptant plus de 3.500 habitants, s’applique depuis cette année à toutes celles qui en comptent plus de 1.000 ! Dans ces villages désormais, plus de candidatures individuelles, plus de panachage, parité obligatoire !

Du coup, dans le seul Pays de Gex, plus de la moitié de ces petites communes n’ont réussi à présenter qu’une seule liste, dont la tête a naturellement recueilli 100% des suffrages exprimés. Félicitations !

La France est peut-être encore une république mais elle ressemble de moins en moins à une démocratie. Etonnez-vous après ça que les Français n’aillent plus voter !

Alex Décotte

Résultats Pays de Gex 1er tour

Tous les résultats du premier tour: Cliquez ici…

Urna democratics FC 83

 

Corneille chez Voltaire

Copie de Voltaire Apgar FC 107

Dilemme cornélien au pays de Voltaire ! Se maintenir ? Se retirer ? Fusionner ? Avec ses 17% inesepérés (merci monsieur Blanc…), Landreau est aujourd’hui à Ferney l’arbitre de cet unique deuxième tour gessien.

A priori, Meylan a fait le plein de ses voix, 833 soit 42,50 % des suffrages exprimés. De manière assez inattendue, Raphoz le talonne avec 793 voix (40,46%) et l’emporterait certainement si Landreau (334 voix et 17,04%) se désistait en sa faveur ou décidait simplement de se retirer. Mais ce serait mal connaître le bonhomme.

Si Landreau se maintient au prochain tour, ses électeurs voteront-ils à nouveau pour lui, conscients de maintenir ainsi Meylan à la mairie ? Ou reporteront-ils leurs voix sur Raphoz ? Il suffirait d’une quarantaine…

Landreau, quelle que soit son obstination, peut-il se maintenir et, surtout, pourra-t-il le faire à nouveau avec l’appui officiel de Blanc, député UMP de Divonne ? On sait que la section départementale de l’UMP a récemment demandé aux deux challengers de Meylan que le moins bien placé se désiste au second tour  profit de l’autre. Accord de Raphoz. Silence de Landreau. Qui ne dit mot ne consent pas pour autant.

A défaut d’un accord entre Raphoz et Landreau, la décision pourrait venir de Divonne. Blanc, qui rêve d’une destinée régionale (avant de se présenter au poste de Copé…) aura besoin de l’UMP de l’Ain pour refaire son bonhomme de chemin. Au deuxième tour à Ferney, osera-t-il maintenir son soutien à Landreau, au risque de faire réélire un maire socialiste ? Lui retirera-t-il son « investiture » et le fera-t-il publiquement, ce qui entraînerait ipso facto plusieurs dizaines de landreauistes vers la liste Raphoz ?

Dernière hypothèse, mais pas la plus probable : la fusion des listes Raphoz et Landreau pour le deuxième tour. Sachant qu’avec son score, Landreau est dès maintenant certain d’être élu à la mairie (et pourquoi pas aussi à la CCPG) s’il se maintient au deuxième tour, il en exigera au moins autant pour fusionner avec Raphoz, même dans le cas où Meylan l’emporterait au final. Or, pour être élu au deuxième tour sur une liste Raphoz perdante, il lui faudrait obtenir le troisième ou le cinquième rang sur la future liste, privant ainsi Paillard ou Philipps de l’os qui leur est promis.  Cruel dilemme !

D’autant plus qu’en cas de victoire de cette liste fusionnée, Landreau se retrouverait automatiquement au rang de troisième ou cinquième adjoint. Belle promotion pour un monsieur qui, durant six ans, est resté seul au fond de la salle face à 28 conseillers indifférents ou narquois. Ferney vit décidément une époque formidable…

 

Copie de Voltaire Apgar FC 107           Dessin de Garry Apgar

Les jeux sont faits

Coq France FC 76

Les jeux sont faits partout, sauf à Ferney. Maigre consolation face à la déferlante nationale, le Front National n’est présent nulle part pour la bonne raison qu’il n’avait pas déposé de listes. Les futures élections européennes pourraient hélas refroidir cette embellie provisoire.

Premier enseignement : il ne faisait pas bon se réclamer, même discrètement, de la Gauche ou de ses alliés : Laurenson perd Prévessin ; Mercier est remercié à Ornex ; Meylan est en ballotage problématique à Ferney. Quant à la liste PS à Gex, c’est franchement la débandade. A contrario, la carte UMP a payé : Blanc élu au premier tour à Divonne, comme Duanand à Gex ; Charillon propulsée à Prévessin ; Chenu talonnant Bertrand à Saint-Genis ; score inespéré de Landreau à Ferney, où il pourra jouer les arbitres au deuxième tour.

Deuxième enseignement : l’abstention a été forte et le vote blanc a été plus fort que d’habitude. C’est évidemment le cas des communes (trop nombreuses) où ne se présentait qu’une seule liste. Mais ça l’est aussi à Ferney, malgré ses trois listes. Air du temps ou sentiment de n’être représenté par aucune ?

Troisième enseignement : même si Etienne Blanc n’en est plus président, la future Communauté de Communes risque bien de ressembler à la précédente. Le prétendu suffrage universel ne lui confère pas plus de légitimité démocratique que le suffrage indirect des années passées et Bouvier, élu à 100% à Cessy et candidat au perchoir, ne sera sans doute pas moins partisan que son prédécesseur. Le Pays de Gex a donc encore quelques mauvais jours devant lui.